14 Avril 2022
Le lever à l'aube a froissé les traits de son doux visage ...charmante esquisse des lignes et courbes faciales ... en un air mutin et enfantin .... dont la trace de la nuit ... Indélébile et fragile ...se lit sur son visage d'ange ...Cette étrange physionomie matinale ....charmante et séductrice ... élève et burine ses yeux d'ébène ...Où gracieux et mystérieux se livre son regard profond et sauvage ....D'un pur sang imprégné de la force et de la beauté pure de sa lignée ...Et c'est bien de ce regard ..Ô combien farouche et libre ... qu'il explore délicatement ...et avec grande révérence ... les espaces virginaux de ma contrée discrète et secrète ... jusqu' alors inexplorée et indomptable ...considérant mes terres hospitalières ...D'emblée son souffle chaud et puissant ...a balayé la brume matinale qui couvait l'illusoire présence ..Et cette soudaine renaissance .. heureuse aubaine de la résurrection ... permit ... l'éclaircie du jour providentiel ...il s'accentue dans une ouverture majestueuse et somptueuse ...Et cette merveille d' échange sans emphase...fluide et d'une suprême profondeur ...de notre rencontre fortuite .. .conduite sous les heureuses auspices ....heureuses... de ce jour de clarté ...augurant des amours de félicité ..Ô combien joyeuses et délicieuses ...fidèles compagnes du voyage ...le lien profond sans mot dire .. s'est ficelé et enroulé à nos coeurs ébahis ... dans cette espace lumineux du petit matin ...complice des célestes instances ...tous deux placés aux portes du temps ...situées entre le rêve et l'éveil ...captifs de ce miraculeux frisson ... en ce beau matin de printemps ...où les anges sont au ciel... ils appartiennent à ces hautes sphères de mystères ...Et toi l'étalon sauvage ...tu chevauches les terres d'ici ...élevant la beauté de ce monde ....Et c'est bien dans ta présence aux deux mondes ...que tu es le plus accompli ...Ô que ma joie est grande... aux loges du petit matin...lorsque je te contemple admirative ... ton galop sans retenue ... à travers la prairie ... qui s'ouvre au matin enchanté et étincelant ...dans le ravissement de mon âme ...du prochain petit matin ...où je courberai volontiers l'échine ...pour la reconquête de ton regard d' ébène ...et laisser ma gracieuse monture ...être emportée par ta chevauchée sauvage et fougueuse ..jusqu'aux confins des deux mondes ...pour fouler ensemble d'autres terres inconnues et fascinantes ...toujours au clairon du petit matin bercé de sa douçâtre lumière .. où s'invite mon roi Phénates aux yeux d'ébène ....
Le cheval d’ébène – Chagall (1946)